L'instauration et le maintien de la confiance est un processus continu et itératif qui reste au centre des préoccupations tout au long du cycle de vie d'un partenariat de partage de données.

Bien entendu, il est plus facile d'instaurer la confiance lorsque les partenaires de données ont déjà travaillé ensemble. Une collaboration antérieure réussie améliore les niveaux de base de confiance et de confort. Grâce aux expériences positives antérieures de travail en commun, les canaux de communication et les relations établies facilitent le travail en commun sur de nouvelles initiatives. 

Mais les expériences antérieures ne sont pas nécessairement des précurseurs de la confiance dans les nouveaux partenariats. La mise en place de mécanismes de gouvernance pertinents peut contribuer à instaurer et à maintenir la confiance, même lorsque les partenaires n'ont jamais travaillé ensemble auparavant. Les modèles de gouvernance participative tels que les “data trusts”ou les collaborations en matière de données, les cadres de partage des données détaillés et standardisés ou les protocoles d'accord entre partenaires, ainsi que les mécanismes de résolution des conflits, comptent parmi les mécanismes les plus répandus et les plus efficaces pour y parvenir.

Modèles de gouvernance participative - Hong Kong Data Trust 1.0

Le système de transport public de Hong Kong se compose de taxis, du Mass Transit Railway (MTR), de bus, de minibus et de tramways. Chaque prestataire de transport est privé et le partage des données entre les fournisseurs a toujours été limité. Le principal obstacle au partage des données a été le manque de confiance entre les parties prenantes et l'absence d'un cadre pour régir le partage des données. 

Un Data Trust à l'Université de Hong Kong (HKU) visait à surmonter cet obstacle grâce au partage des données en temps réel. Ce Data Trust était une preuve de concept pour un modèle de tiers de confiance qui encourage les contrôleurs de données (opérateurs de transport public) à partager leurs données en toute sécurité avec le Data Trust. Le Trust lui-même était une entité hébergée par HKU (un tiers neutre) avec une responsabilité fiduciaire envers les contrôleurs de données et la capacité technique d'analyser et de traiter les données. 

Les relations entre les opérateurs de transport public et HKU ont été formellement établies par des protocoles d'accord. Le partage des données via le Data Trust a également été facilité par un cadre juridique clair, une communication constante avec les parties prenantes et des canaux ouverts pour le retour d'informations.

Cadres détaillés et standardisésde partage des données 

Development Data Partnership est une initiative qui vise à répondre aux besoins des organisations internationales de développement. Elle a créé une plateforme pour les mettre en relation avec des entreprises technologiques ou des partenaires de données. Étant donné que l'instauration d'un climat de confiance entre les partenaires, la négociation des conditions et la conclusion d'un accord de partage des données demandent du temps, Development Data Partnership a créé un accord-cadre de licence très détaillé qui définit les procédures relatives aux aspects cruciaux de la gestion des données, tels que la propriété et l'accès. Tous les partenaires signent le même accord, et celui-ci fournit le cadre dans lequel le Development Data Partnership doit rassembler, harmoniser, traiter et stocker les données. L'accord rend les procédures prévisibles et dignes de confiance, ce qui réduit les obstacles et permet à un partenaire de partager facilement des données.

Les accords standardisés ne sont toutefois pas toujours la meilleure solution. Par exemple, Global Fishing Watch travaille directement avec les gouvernements nationaux pour suivre la pêche illégale et prendre des mesures contre les acteurs malhonnêtes. Les gouvernements nationaux sont à la fois fournisseurs de données (aux côtés d'autres fournisseurs publics et privés de systèmes d'identification automatique et de systèmes de surveillance des navires) et utilisateurs au sein de l'initiative. Étant donné l'engagement direct avec les gouvernements et les demandes réglementaires spécifiques de chaque partenaire, il n'est pas toujours possible de créer des conditions d'engagement standard.

Collaborations en matière de données - un exemple en Californie

 

Le California Data Collaborative (CaDC) est un organisme indépendant à but non lucratif qui travaille en tant que coalition d'agences d'approvisionnement en eau en Californie pour faciliter les politiques et les opérations relatives à l'eau basées sur les données. Selon le GovLab, "les Data Collaboratives sont une nouvelle forme de collaboration, au-delà du modèle de partenariat public-privé, dans laquelle les participants de différents secteurs - en particulier les entreprises - échangent leurs données pour créer une valeur publique."

Le CaDC cherche à faire de l'analyse des données sur l'eau un élément central de l'amélio ration de la gestion de l'eau. Il maintient une base de données sécurisée, exactes et normalisée sur l'utilisation de l'eau pour chaque organisme membre. À l'aide de ces données, le CaDC crée des outils d'analyse de données et développe des idées directement exploitables.

Le CaDC est régi par un comité directeur composé de membres de toutes les agences d'approvisionnement en eau participantes. Ce comité fixe les priorités de recherche et de politique du CaDC et identifie les projets pilotes pour la collaboration. Lors de ses premiers ateliers, le CaDC a élaboré un "cadre de confiance" comprenant des accords standards de partage et de transfert de données accessibles à tous. Les organisateurs espéraient que cet accord standardisé favoriserait la transparence et garantirait que chacun ait accès aux mêmes règles de partage des données. Ce mode de gouvernance équitable et transparent a contribué au bon fonctionnement du CaDC.

Résolution des conflits*

Même si le conflit est un aspect inévitable des partenariats inter-organisationnels et intersectoriels, cet examen des partenariats de partage de données a trouvé peu de mentions de mécanismes formels de résolution des conflits. Les experts consultés ont suggéré que les désaccords tendent à se concentrer sur l'établissement de l'initiative plutôt que sur sa mise en œuvre ou son fonctionnement.

Des pratiques telles que la tenue de réunions régulières avec les partenaires et la mise en place de processus décisionnels et d'organes de gouvernance clairs contribuent à la mise en place d'outils de gestion des conflits et garantissent que les problèmes qui surviennent au sein de l'initiative sont réglés dès leurs apparition. Cependant, davantage de recherches et d'expérimentations sont nécessaires pour comprendre quels mécanismes de résolution des conflits sont optimaux pour les initiatives de partage des données dans le secteur du développement. 

*il est nécessaire de poursuivre la recherche, l'expérimentation et l'échange de connaissances.